Cette conférence propose un plaidoyer pour un retour des études de la période dite moderne (XVI-XIXe siècles) de l’histoire du Maroc, négligée par la recherche étrangère, dans le but de repenser la périodisation courante qui consacre 1912 comme une rupture coloniale décisive. Il s’agira d’abord d’établir un contraste entre une historiographie marocaine très prolifique sur la période moderne jusqu’aux années 2000 et porteuse d’un premier récit national et une quasi-absence d’études sur celle-ci dans l’historiographie internationale. Tout en cherchant à l’expliquer, cette intervention proposera aussi de démontrer l’intérêt de l’histoire moderne pour des objets d’histoire politique et sociale qui, avec l’usage de sources de langue arabe, aboutissent à de nouvelles questions de recherche. Les frontières entre récit national et recherche étrangère s’en trouvent ainsi changées.